Oubli - Paroles

01.Corruption

Instrumentale

02.La fin des temps

La fin des temps est arrivée ;
Le myocarde est sec et atrophié,
Vidé de la sève, ce liquide vital
Qui préserve, tel un baume, du grand mal.

Tout ce qui fut beau s'en est allé ;
La nature même s'est rhabillée,
Glissant sur ses formes vénusiennes
La nuit, cette robe d'ébène.

Je sème mes larmes aujourd'hui
Dans la terre de mes entrailles.
Cultivée, chérie et nourrie,
Je récolterai demain une haine sans failles.

La fin des temps est arrivée,
Tout ce qui fut beau s'en est allé,
Je sème mes larmes aujourd'hui,
Et deviendrai un être perverti.

03.Abandon

Aujourd'hui j'ai décidé de vous quitter.
Non pas que je ne vous aie jamais aimé
Où que nos chemins se soit séparés,
Mais plutôt parce que
Vous m'avez abandonné.

Où êtes vous? J'ai besoin de vous...

Je suis seul en ces lieux avec la corde langoureuse.
Elle me parle, me remplit de promesses de guérison.
Elle me supplie de poser ses lèvres sur mon coup,
De fermer les yeux...
De sa morsure sèche, elle me donne la vie éternelle.

Aujourd'hui j'ai décidé de vous quitter.
Non pas que je ne vous aie jamais aimé
Où que nos chemins se soit séparés,
Mais plutôt parce que
Vous m'avez abandonné.

Où êtes vous? J'ai besoin de vous...

Je sens la dent de la corde
Transperçant ma chaire.
Ma vie s'écoule de mon être ;
Forme une marre cramoisie.

Ma vision s'embrouille,
Ma mémoire s'efface.
Je vous oublie, j'oublie la vie
Et la souffrance, je suis parti.

04.La mémoire

Je voudrais me replonger dans mes souvenirs ; à tes côtés
Pousser ta chevelure ondulée du bout de mon nez,
Tenter de ramener l'arôme de ta peau à la vie ;
Transporter les sensations d'hier à aujourd'hui.

Je suis errant, perdu depuis que tu es partie,
Je ne sais plus très bien où je suis.
Je voudrais me retrouver à ces endroits où nous sommes allés
Mais je ne me souviens plus où ils sont situés.

Je voudrais recréer
Dans mon imagination
Les moments passés du passé,
Revivre l'exaltation.

Mais mes synapses s'embrouillent
à l'idée de ton être,
Elles refusent de coopérer ;
Elles ne veulent plus se rappeler.

J'ai dû oublier.
Pour continuer.
J'ai tout oublié.
J'ai oublié.

Ma mémoire est pleine de trous qui laissent s'échapper
Les jours heureux qui doivent être oubliés,
Les aubes endormies dans l'anse de ta taille
éveillées par le soleil miroitant sur le fleuve.

Les mots merveilleux qui faisaient vibrer l'air
Sont d'une langue qui m'est devenue étrangère.
Je suis devenu béotien et ne sais plus apprécier
Ce regard si profond où le rêve est réalité.

Cette partie de ma vie,
Vidangée par mes yeux,
Se perds et se dilue
Dans la pluie d'aujourd'hui.

Mes yeux se ferment et mes sens se perdent,
Tout ce que je fus s'atrophie et meurt.
Tu étais tout ce que ma vie était
Et tu n'est plus désormais.

J'ai dû oublier.
Pour continuer.
J'ai tout oublié.
J'ai oublié.

Tu étais tout ce que ma vie était.
Tu n'es plus et ne sera plus jamais.

05.Vers de tête

Les vers de tête parcourent mon esprit.
Insidieux et difformes, rythmiquement saccadés.
Ils se nourrissent des quelques cadavres
De mes souvenirs décédés.

Laissant derrière eux une trace d'excréments
Un fumet malodorant.

Il ne reste plus rien de beau.
Il ne reste plus rien qui vive.

Mon âme est creusée de sombres tunnels
Où les vents sifflent leur désolation.
Accompagnés de la folie
Arpentant aléatoirement cette fourmilière.

Les vers de tête hantent mon esprit.
Ils me rappellent que je ne me rappelle plus.

Je te tire ma révérence,
Demoiselle au coeur rance,
De la poutre qui balance,
Je te quitte, je me lance.

Affalé dans le ruisseau sale,
Je me répands en aval.
Il ne restera plus bientôt
De moi qu'un souvenir vieillot.

Mon âme se fond au noir.
Elle va rejoindre l'astre du soir.

Je te tires ma révérence,
Demoiselle au coeur rance,
De la poutre qui balance,
Je te quitte, je me lance.

Affalé dans le ruisseau sale,
Je me répands en aval.
Il ne restera plus bientôt
De moi qu'un souvenir vieillot.

06.Je préfère la nuit

Quelques fois je voudrais prendre le monde dans le creux de ma main,
Le secouer, le broyer et fouiller dans ses cendres
Pour tenter de comprendre, je voudrais tant y voir plus clair.

Mais je n'aime pas le soleil,
Mais je n'aime pas la lumière,
Je n'aime pas le bonheur.
Je préfère la nuit.

Je préfère la nuit,
La nuit...

Je fais le plus grand des sacrifices pour une lune pleine d'artifices
Je m'abandonne, je plonge en elle qui m'abandonne aussi.
Lorsque je suis seul et confus, je voudrais tant que tu m'éclaires.

Mais je n'aime pas le soleil,
Mais je n'aime pas la lumière,
Je n'aime pas ce qui est beau,
Je préfère la nuit.

Je préfère la nuit,
La nuit...

07.Drone

Instrumentale

08.The Horde

???

09.Wept Hatred

No rest for the broken,
He whose pain wards from sleep
In a nightmare
That spreads through day.

The sun rises again
Over my precious night
In which I hide
From the hunting past.

Red dew falls from my eyes
In the mornings of sleepless nights,
Tears held in for so long they blew out,
Tearing apart all I once was.

Pure feelings slowly mutating
Into harshness, wrath and rage ;
Wept hatred, yelled sorrows,
Everlasting streams of pain.

In this cage that is manhood
With bars made of peers,
Never shall I cry
Nor taste the nectar.

Holding as I am held,
Being a part of it all,
Screaming like the ancients,
Being more genes than will.

As I fail I am cast away,
Hunted by the wolf-men.
I seek shelter in the shadows
In which I hide my pain.

But when the day comes again
The flow too strong to be contained
Rots and takes the form of hate ;
Shatters opportunities to soothe the pain.

10.Songe des nuits solitaires

Je parcours les saisons
En quête de guérison.
Je recherche l'échuvoir
Qui, venu le soir,

Au coeur de ma plaie
Saura crever l'abcès
Touchant du bout du doigt
Ce que personne ne voit.

Où es-tu ?

Où es tu, vomitoire,
Mélomane miroir ?
Percevant ma souffrance
Sans indifférence,

Comprenant mon récital
D'expression gutturale ;
La profondeur abyssale
D'une âme fractale.

Où es-tu, vomitoire ?

Où es-tu, songe des nuits solitaires ?
Toi qui sais paver la voie de l'hiver.

Majestueuse reine de l'automne,
Jusqu'à ma nuque ton souffle résonne,
Arrachant d'un seul mouvement,
Des forêts tristes l'habillement.

Laissant dans le froid les arbres nus s'emmêler,
Rapprochant leurs racines pour se réchauffer ;
Perçant leur écorce pour laisser s'écouler
De leur coeur brisé la sève avariée.

Dans l'engelure de ta belle froidure
La douleur quitte ma blessure.
J'ose m'ouvrir peu a peu,
Là où il n'y a jamais d'yeux.

Je dévoile la galerie de mes cicatrices,
Ces distorsions d'esprit d'où proviennent mes vices.
Tu regardes et comprends, tu deviens ma complice.
Je peux enfin être nu sans qu'on ne me maudisse.

11.Xiphoïde

Mon vit est xiphoïde et véhémentement belliqueux,
Recherchant sa conquête, une muse aux traits impérieux.
Les mamelons de ses yeux fixant fièrement l'azure
D'un regard à la fois synoptique, fixe et dur.

Je croiserai le fer avec cette impératrice étrangère ;
Je la soumettrai, annexerai ses forces militaires
En un combat bestial où les fluides humains couleront à flots
Entre des cuisses de femme tranchées par l'action du pommeau.

Elle s'écroule en pleurs,
Elle n'existe que pour la douleur.
Elle ouvre la bouche et m'écoute,
Je me répands, la dégoûte.
Voici mon ultime offrande ;
La vie et la mort s'entendent.

12.Le Roc

Il faut détruire, il faut anéantir.

Je suis un roc qui s'effondre sous le poids de son propre ciel noir.
Je veux voir la mort ; je veux voir la souffrance et la destruction.
Je veux voir la fin, je veux sentir que je ne suis pas seul.
Je veux toucher aux blessures, goûter au sang.
Je veux sentir la compassion des défunts.

Eux seuls connaissent ma souffrance,
Eux seuls connaissent mon errance.